Quelles solutions pour y faire face ?
Cher lecteur,
Il existe des solutions de bons sens, que j’aimerais vous partager dans un instant.
Mais je veux d’abord vous présenter le résultat hallucinant d’une grande étude chiffrée qui vient d’être menée en Suisse sur les clients fortunés des banques :
Etude Suisse : les banques font perdre énormément d’argent à leurs meilleurs clients !
Au pays où les banques sont reines, avec le culte du secret bancaire, il est fou de voir que les langues sont bien plus libérées qu’en France sur le sujet des banques…
Car la presse suisse est encore indépendante, attachée à l’honnêteté et la liberté d’expression.
Le journal Le Temps a produit un dossier d’alerte pour alerter directement la population suisse [1]. Voici ses conclusions :
Notre épargne est mal placée.
Et les épargnants paient cher leurs erreurs,
notamment leurs achats de produits plus coûteux que nécessaire.
Beaucoup d’investisseurs achètent en effet des produits de la banque dont ils sont clients,
même s’ils ne sont, de loin,
pas les meilleurs du marché ni les moins coûteux.
30% de leur épargne engloutis par la banque en 10 ans !
Le dossier révèle les résultats d’une étude réalisée sur longue période auprès des clients de grandes banques.
Cette étude concerne les investisseurs fortunés, qui sont pourtant les clients préférés des banques (beaucoup d’argent, peu de temps de gestion) :
L’analyse a été réalisée auprès de 15 575 investisseurs suisses ayant au total 28 688 dépôts bancaires sur les années 2010 à 2019.
La valeur moyenne de leur fortune est tombée de 1,15 million de francs suisses à 800 000 francs suisses en dix ans.
Ces grands clients ont perdu 30% de leur argent sur 10 ans, sur une période de croissance économique, simplement en faisant confiance à leur banquier !
C’est ce qu’on appelle se faire aspirer son épargne à grande vitesse !!
Le mythe des banques qui rapportent va très, très loin dans l’imaginaire des clients des banques…
Les clients préfèrent ne pas savoir, et jouent à fond le jeu des banques qui redoublent d’opacité et de complexité générale.
Comme le prouve cette étude, ce n’est pas une question de taille de portefeuille : on a l’impression que les petits clients sont plus victimes des abus, mais absolument tout le monde est concerné. C’est tout le système bancaire qui est vicié.
Banque alternative : Oui… Mais attention !
En termes de solution, il y a d’abord les « banques alternatives », auxquelles nous sommes beaucoup à aspirer… certes pour le côté solidaire, mais surtout pour protéger notre argent !
La plus connue en France est la NEF [2], et elle m’a été remontée par beaucoup d’entre vous.
Il me semble que c’est vraiment une très bonne solution, parce qu’elle fait un réel effort de transparence et de partage de la valeur.
C’est donc une démarche positive, à l’opposé des abus dont je vous parlais dans ma dernière lettre.
Mais attention : La NEF est une banque d’investissement !
C’est-à-dire qu’elle prend des paris risqués pour soutenir des projets responsables.
Si elle se présente comme une « banque » pour appâter les clients, en fait il faut savoir que les comptes-courants qu’elle propose sont gérés par le Credit Coopératif, qui appartient au groupe Credit Mutuel.
Pourquoi cette spécificité ?
Il se trouve que le système bancaire français est verrouillé entre quelques grands groupes, qui se partagent les licences bancaires officielles.
Donc il n’existe aucune banque de dépôt indépendante en France.
La NEF n’ayant pas de licence pour gérer des dépôts de particuliers, elle est obligée de passer par un partenariat externe.
Donc avant de foncer dans les banques alternatives, ayez en tête qu’il s’agit de banques d’investissement, et posez-vous la question si vous souhaitez :
- risquer votre argent sur des projets responsables,
- dans lesquels vous n’investissez pas vous-même.
Maintenant, à défaut de solution miracle pour placer nos dépôts, il existe aussi une autre solution plus pragmatique :
Une solution venue du Québec : la Polygamie bancaire !
En Amérique du Nord, les langues se délient bien plus qu’en France sur les sujets d’argent.
Un auteur économique canadien, Daniel Germain, désabusé par le traitement que lui inflige sa banque, a proposé de s’ouvrir à plusieurs banques pour profiter des bons côtés de chacune.
Voici sa démarche, expliquée sur le ton de l’humour :
« Malgré la longévité de notre relation et les actifs que j’y ai eus un moment, ma première banque ne m’a donné aucune raison de lui être exclusive.
Ma fidélité du début n’a jamais été récompensée par une offre de service personnalisée ou une aubaine, même pas un « merci, monsieur Germain ».
Elle n’a pas daigné non plus m’envoyer les petits gadgets qu’elle offre à ses nouveaux clients.
En plus de me pomper des frais élevés tous les mois sur mon compte-chèques, elle tente encore de me vendre des cochonneries, comme des assurances loufoques sur ma carte de crédit ou cette protection contre les « découverts ».
Alors Daniel Germain recommande la Polygamie bancaire, c’est-à-dire d’ouvrir des comptes dans plusieurs banques en même temps, en profitant au cas par cas des (petits) avantages de chacune.
Ces avantages, ce sont souvent des offres de bienvenue, ou bien les banques « tout-en-ligne » qui offrent des frais plus bas.
Mais l’enseignement principal est de devenir flexible avec votre banque, pour ne plus vous retrouver bloqué dans une relation malsaine qui vous bloque.
Fuyez leur dangereux système d’enfermement commercial
Pour vous aider à comprendre l’enfermement commercial exercé par les banques, pensez à la publicité.
Connaissez-vous le meilleur canal publicitaire de l’Histoire, qu’on apprend dans toutes les agences de publicité comme le moyen ultime de vendre n’importe quel produit aux clients ?
C’est-à-dire, le canal de publicité qui affiche le meilleur « taux de vente », devant tous les autres canaux au monde (TV, presse, radio, affichage, …) ?
C’est… la publicité au cinéma.
Pourquoi le cinéma ?
Les gens sont enfermés dans une salle, assis et bloqués dans leur siège, obligés de regarder un gigantesque écran qui leur envoie des promotions à la figure.
Dans tous les cas, c’est là qu’ils achètent le plus.
Car c’est la meilleure situation pour un vendeur : lorsque le client est enfermé et statique.
Et c’est le même principe qu’ont organisé les banques, en enfermant leurs clients grâce à des tas de paperasses inutiles et de complexité.
Tant que votre banque vous sait enfermé(e) chez elle, elle va continuer à vous proposer toujours le pire niveau de risque, d’opacité et de rémunération.
Car elle sait qu’à la fin vous achèterez ses produits quoi qu’il arrive !
La première façon de fuir ce dangereux système commercial, c’est de vous libérer en ouvrant un compte dans une autre banque.
Ne perdez pas de temps à cherche la banque idéale, car cela n’existe pas dans le système actuel.
Choisissez une banque qui vous propose de meilleurs avantages, selon ce que vous re cherchez :
- une meilleure rémunération (offres promotionnelles)
- une meilleure transparence (petite banque alternative)
- ou la stabilité financière (grande banque mutualiste).
Et, plus important encore, ne laissez plus tout votre argent en dépôt dans une banque.
Gardez un peu d’argent chez vous, et investissez tout le reste d’une façon diversifiée.
Une fois que vous aurez compris qu’on peut très bien placer son argent par soi-même, avec quelques heures d’attention par année, vous ferez comme les super-riches de cette planète : vous ne laisserez plus votre argent à la banque ! Et vous serez libres !
7 commentaires
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Bonjour.
Il n’y a plus de comptes courants LaNef au Crédit Coopératif depuis qqs années !
Je croyais que le Crédit coopératif appartenait à la Banque Populaire et la Caisse d’épargne = Natixis et non au Crédit Mutuel ?
Coud’àcoud’ , MP Coeuignart
comment faire pour placer de l’argent qui rapporte
Intéressé, je voudrais les noms des bonnes banques, pour pouvoir éventuellement en changer,
Merci à l’avance.
Bonjour,
Merci pour ces articles gratuits. (rien n’est gratuit ??? ).
Pouvez vous donner votre avis sur la sécurité des investisseurs chez COVÉA via MMA ou MAAF
Bonjour et merci pour vos conseils.
Sur les conseils de mon père, j’ai toujours eu au moins 2 comptes ouverts dans 2 banques différentes.
Je ne fais pas partie des gros salaires et n’ai pas de gros revenus.
Cela me permets d’avoir un LEP.
J’ai pu ouvrir un compte Assurance -Vie auprès de la Banque Postale.
Pour l’instant je sauve les meubles avec un rendement garanti.
Ce n’est pas « le Pérou ».
Je me suis inscrite à votre lettre car je voudrai à nouveau faire un petit placement et la Banque Postale me propose de changer de contrat mais toujours sur une Assurance-Vie.
Pouvez-vous me dire ce que vous en pensez ?
Vous mettez les mots explicatifs sur ce ressenti d’être peu conseillée à bon escient par ma banque, pourtant banque privée. Cette prise de conscience me pousse à sortir de l’épargne en assurance vie, placée pour l’avantage de défiscalisation en cas d’héritage, mais je conçois qu’en réalité je suis bien trop jeune pour attendre sans rendement avec ce risque dont jamais mon banquier ne m’a parlé! Votre lettre sans langue de bois m’intéresse, merci.